TEXTE
(Le poète parle de sa compagne Elsa Triolet)
Toute une nuit j'ai cru
tant son front était blême Tant le linge semblait 1 son visage et ses bras Toute une nuit j'ai cru que je mourais moi-même Et que j'étais sa main qui remontait le drap |
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5 |
Celui qui n'a jamais
ainsi senti s'éteindre Ce qu'il aime peut-il comprendre ce que c'est Et le gémissement qui ne cessait de plaindre 2 Comme un souffle d'hiver à travers moi passait |
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Toute une nuit j'ai cru
que mon âme était morte Toute une longue nuit immobile et glacé Quelque chose dans moi grinçait comme une porte Quelque chose dans moi comme un oiseau blessé |
15 |
Toute une nuit sans fin
sur ma chaise immobile jécoutais l'ombre et le silence grandissant Un pas claquait parfois le pavé de la ville Puis rien qu'à mon oreille une artère et le sang |
20 |
Il a passé sur moi des
heures et des heures Je ne remuais plus tant j'avais peur de toi Je me disais je meurs c'est moi c'est moi qui meurs Tout à coup les pigeons ont chanté sous le toit |
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1. semblait : ressemblait à
2. plaindre : se plaindreEmploi littéraire
QUESTIONS
I. ETUDE DE TEXTE ( 10 points)
1. Caractérisez l'état dans lequel se trouve la compagne du poète.
Justifiez votre réponse en vous référant au texte
2. Quels sentiments cet état de sa compagne crée-t-il chez le poète ?
Que nous révèlent ces sentiments sur la relation de ces deux êtres ?
3. Pourquoi le dernier vers se distingue-t-il nettement du reste du poème ?
4. Relevez et expliquez trois procédés d'écriture traduisant le caractère interminable de la nuit de veille du poète au chevet de sa compagne.II. ESSAI (10 points )
Les différentes épreuves * endurées par les hommes vous semblent-elles avoir un effet uniquement négatif sur leur vie ?
Vous présenterez une réponse nuancée à cette question en vous appuyant sur des exemples tirés de votre expérience ou de vos lectures.
* échecs, maladies, déceptions, trahison des amis, mort des êtres chers