Poème de L. ARAGON extrait de Le Roman inachevé
   
     

QUESTIONS

POUR  TROUVER  LA  REPONSE

CORRIGE

1. Caractérisez l'état dans lequel se trouve la compagne du poète.
Justifiez votre réponse en vous référant au texte.
  • Attention au lexique !

- "Caractérisez" = donner des caractéristiques, soit sous forme d'adjectifs, soit sous forme de propositions relatives. On peut aussi caractériser à l'aide d'une comparaison.
- "Compagne" est un mot de la même famille que le verbe "accompagner" ou le nom "compagnon". A ne pas confondre avec son homonyme "campagne" qui s'oppose à "ville". Il s'agit donc ici de l'amie, de la femme aimée du poète.

  • Respectez la consigne !

On vous demande de "justifier"; il faudrait donc relever dans le texte ce qui peut illustrer votre réponse.

La compagne du poète est
malade : Aragon décrit son "front blême". Elle est malade puisque "son visage et ses bras" ressemblent au linge, sa maladie l'oblige à garder le lit, "sa main qui remontait le drap" le montre.
Son état est très grave : On peut dire qu'elle agonise ("..s'éteindre").
D'ailleurs, dans la suite du poème, Aragon n'hésite plus à parler de la mort comme dans les vers 9 et 19.
2. Quels sentiments cet état de sa compagne crée-t-il chez le poète ?
Que vous révèlent ces sentiments sur
la relation de ces deux êtres ?
Attention !
- Cette question comporte deux volets :
- "Quels ...?"
- "Que ...?"
- "Quels" est au pluriel --> ne vous contentez pas de citer un seul sentiment : c'est une énumération qu'on vous demande.
-"Que nous révèlent...?" Ce deuxième volet de la question vous invite à tirer une conclusion à partir de ce que vous aurez dit dans la première partie.
Vous n'allez donc pas trouver directement la réponse dans le poème, mais vous allez essayer d'interpréter.
La maladie et l'agonie de sa compagne suscitent  chez le poète des sentiments divers.
D'abord, la souffrance, puisque les gémissements de la mourante passaient à travers lui.
Ensuite, l'inquiétude et même l'angoisse ; il a peur de perdre la femme aimée.
Enfin, l'impuissance, puisqu'il sait qu'il ne peut rien pour elle.
Ces différents sentiments révèlent l'amour profond qu'éprouve Aragon pour sa compagne, un amour  tellement fort qu'il  devient communion (fusion) entre les deux êtres (vers 19).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3. Pourquoi le dernier vers se distingue -t-il nettement du reste du poème ? Attention !
- La question vous pousse à relever un détail important : le dernier vers est totalement différent des autres.
Il vous reste à trouver les raisons ; pour cela, il vous faut "interroger" ce vers et le comparer aux autres ; tout dans ce vers s'oppose aux autres. Donc avant de dire "pourquoi", il faudrait montrer "en quoi" il y a opposition.
Tout le poème, excepté le dernier vers, ressemble à un chant funèbre (= une litanie). D'où une impression de tristesse accentuée par le silence, l'obscurité et l'espace clos (=fermé).
L'adverbe "tout à coup", placé au début de ce dernier vers, marque à lui seul, une rupture.
Il annonce un changement le passage d'un état à un autre ;
"les pigeons" "ont chanté" : c
e chant s'oppose aux gémissements et à la plainte.
Le "toit" renvoie à l'ouverture et donc à la libération. On comprend ainsi que le miracle s'est produit et que la bien - aimée est guérie.
4. Relevez et expliquez trois procédés d'écriture traduisant le caractère interminable de la nuit de veille du poète au chevet de sa compagne.
  • Pour comprendre la question

- N'oubliez pas d'expliquer : il ne s'agit donc pas d'un simple relevé.
- On exige "trois procédés" et non deux.
- Lisez la suite de la question, le mot "interminable" est très important.
Rappelez-vous que les procédés sont toujours utilisés au service d'un objectif, d'une intention.
Il s'agit, dans ce cas, de traduire la longueur de cette nuit : intéressez-vous alors à tout ce qui se rapporte à la notion de temps et de durée.

Cette nuit de veille semble interminable pour le poète et ceci se traduit par plusieurs procédés, dont on peut citer d'abord l'emploi d'un lexique qui met en relief l'idée de longueur.
On peut relever par exemple "une longue nuit", "une nuit sans fin", "des heures et des heures", "une nuit sans fin".
Il y a aussi l'utilisation de l'imparfait qui marque la durée et s'oppose au passé composé du dernier vers.
On peut citer enfin l'anaphore (=la répétition) de "toute une nuit" qui ponctue les strophes et revient comme une complainte.